Pour camper le décor, ce fut un message introductif du 1er responsable du département qui fut livré : « Je suis venus toucher du doigt les réalités que vous vivez au quotidien, vous encourager, vous féliciter et vous accompagner dans l’accomplissement de vos missions dont l’une des plus percutantes ces derniers jours aura été les travaux de rechargement de la voie de contournement du Pôle urbain de Bassinko. Il est de notoriété internationale que le développement de nos pays est conditionné par celui de nos villes, d’où l’obligation de résultats de votre direction. Vous êtes alors la locomotive du département et je suis conscient des difficultés. C’est pourquoi je vous exhorte à plus de concertation, de collaboration interservices et de solidarité. Il nous faut éviter le sectarisme qui réduit nos chances de succès dans nos initiatives, louables soient-elles ».

Rappelant le contexte de l’avènement de la Transition, le ministre SAVADOGO a réaffirmé l’exigence pour tous d’inscrire son action dans les sillons des valeurs consacrées par la Charte. « Nous devons reconnaître les défaillances qui ont jalonné la gouvernance foncière et y remédier. Notre présence ne peut se justifier que le fait que nous avons l’obligation de répondre aux attentes légitimes des populations en matière foncière et immobilière. A côté des défis sécuritaires et humanitaires dont se prévaut prioritairement le Gouvernement, nous devons rester alertes sur l’ensemble de nos missions. C’est avec vous que nous pouvons faire de grands pas dans le foncier et l’immobilier», a étayé le ministre.

Au tour du personnel, les propos n’ont pas été moins porteurs d’espoir même si les préoccupations sont denses. Du mémorandum présenté par le DGUVT, Kouka Benjamin Konkobo, les points critiques sont de plusieurs ordres dont l’insuffisance des profils spécifiques, la problématique du reversement des agents permanents dans la fonction publique, de la motivation du personnel, du renforcement des capacités du personnel, du renforcement du patrimoine matériel et de la nécessité de réformes à opérer à la brigade de viabilisation qui présenterait un bilan déficitaire à ce jour.

Du coté des partenaires sociaux, par la voix de Salam Zabré, les travailleurs nourrissent l’espoir d’un changement profond dans le pilotage des activités du département en « bannissant la gestion clanique et remettant tout le monde sur le même pied d’égalité ».

A l’ensemble des préoccupations et idées émises pour améliorer et les conditions de vie et de travail des agents, et de la visibilité des actions du ministère, le ministre et ses collaborateurs dont le Directeur de cabinet, Adolphe Compaoré et le Secrétaire général, ont rassuré « des initiatives déjà en cours pour non seulement lever des fonds mais aussi dynamiser la collaboration avec l’ensemble des acteurs du domaine ».

Sur la dette intérieure (autour de 1,4 milliard au titre de la seule DGUVT et à plus de 4 milliards pour tout le département), qui entacherait la crédibilité du ministre auprès des prestataires, un atelier y a déjà été consacré afin de parvenir à son apurement.

S’agissant de la place du département dans l’architecture institutionnelle actuelle évoquée par plusieurs intervenants, notamment avec la faiblesse de l’allocation budgétaire, le ministre SAVADOGO a été sans ambages. « Nous devons convaincre par l’action. Pour attirer l’attention sur soi, il faut réussir des performances. Il faut surtout s’adosser aux textes règlementaires pour conquérir des espaces et arracher ses droits, se faire connaitre pour se faire respecter », a-t-il rappelé.

Pour une première sortie dans une structure centrale, ce fut un rendez-vous du partage d’expériences, de transparence, de conseils pratiques, emprunt de courtoisie et de sincérité.

Avant les échanges proprement dits, une minute de silence a été observée en la mémoire de l’ingénieur en génie civil Lamine Koné, arraché accidentellement à l’affection de ses collègues de la DGUVT il y’a de cela deux semaines.

DCRP/MUAFH